vendredi 22 mars 2019

AG de l’Association Française des Eaux et Forêts sur le thème de la coopération forestière et le bois de nos forêts.


L'association Française des Eaux et Forêts (AFEF) a tenu son Assemblée Générale annuelle à l'Académie d'Agriculture à Paris ce 19 mars 2019. Elle a reçu, à cette occasion, le Président de la coopération forestière, Bertrand SERVOIS ainsi que Pierre-Olivier DREGE. 

Association créée à Nancy en 1925, reconnue d'Utilité publique, l'AFEF est un club de réflexion et d'échanges entre les partenaires de la filière forêt bois. 

Ouverture de la séance à l'Académie d'Agriculture, de G à D,
JM Ballu, la Vice-pte G. Rey, et Gérard Tendron. Cliché P. Lacroix
Dans son rapport moral le Président Jean-Marie Ballu a rappelé que la forêt française couvre le tiers du territoire et que la filière compte près de 60.000 entreprises, offre 440.000 emplois (comme la filière vinicole) pour un chiffre d’affaires de 60 milliards d’€.


L’AFEF s’est félicité de la confirmation du Comité Stratégique de Filière Bois. De grands projets de construction sont lancés, mais encore trop avec des bois d’importation alors même que notre forêt est toujours sous-exploitée à 50 %. Nous avons toujours pensé que l’aval industriel, tirait ou devait tirer l’amont forestier. C’est bien le cas pour le bois-énergie, mais moins pour le bois construction.


La profession demande des résineux que nous n’avons pas toujours. Notre forêt doit certes s’adapter, mais elle pousse lentement.  Elle doit reprendre ses plantations en résineux demandés par la profession, trop en recul depuis la suppression du FFN. Mais simultanément nos industriels devraient, nous l’espérons, poursuivre les innovations, rechercher et inventer de nouveaux processus pour pouvoir utiliser et transformer ce que la forêt apporte aujourd’hui, ce qui lui étaient précédemment demandés.


Les forestiers ont préparé des arbres de qualité, d’essences nobles, de gros diamètre… et aujourd’hui la demande a changé - résineux en petits diamètres pour canter - mais dans un futur proche tout sera peut-être broyé pour faire du bois reconstitué ou de la matière première pour la xylochimie. La prospective forestière s’est toujours révélée une tâche impossible. L’industrie et la forêt ne sont pas dans la même échelle de temps.
Il y a un risque de découplage entre notre forêt, telle qu’elle est, et l’industrie et sa demande croissante de résineux venant alors parfois trop de l’étranger. Le bois est un excellent éco matériau, encore faut-il ne pas oublier le coût CO2 global d’une construction en y intégrant le transport sur de longues distances. Notre forêt dispose de bois local, sachons l’utiliser.
Malgré un climat de récession dans la construction, le bois bénéficie de plus en plus de courants porteurs, ceux de la transition écologique. Les collectivités y sont sensibles et l’État a pris des engagements forts en termes de carbone ; cela devrait se traduire dans les prochains mois par le développement du bois dans le bâtiment, dont le village olympique 2024 pourrait être un exemple. 


Enfin la création de nouvelles lignes de production de CLT en France, donc avec du bois de nos forêts, progresse. Le carbone forestier avec les plantations devrait devenir un enjeu de la transition.


Pour faire avancer ces réflexions sur la filière, l’AFEF avait organisé un grand colloque « Pour un essor de la filière forêt-bois » il y a 2 an et demi au Palais du Luxembourg. Elle en a tiré « 10 propositions pour un essor de la filière forêt-bois », remises le 26 mars 2018 à la Présidence de la République, ainsi qu’à sept ministres, puis aux membres des groupes parlementaires « forêt » du Sénat et de l’Assemblée nationale, à la presse et à la profession.


Le 23 mai 2018 l’AFEF a alors été invitée à Matignon et le chef de cabinet du Président de la République a adressé une lettre précise. Les ministres Julien Denormandie et Sébastien Lecornu ont également écrit à l’AFEF comme plusieurs parlementaires des groupes forêt-bois. Enfin l’AFEF a été reçue par Sylvie Alexandre, responsable interministérielle, puis le 21 décembre 2018, par Nathalie Barbe, conseillère du nouveau Ministre de l'Agriculture et de l'Alimentation, Didier Guillaume.


Dans l’actualité plus récente, l’AFEF a tenu à rappeler que la forêt française est l'une des grandes solutions pour lutter contre le changement climatique. En outre elle est le vrai réservoir de biodiversité en France, tout en produisant du bois : écomatériau et écocombustible. Le Grenelle de l'environnement s'était justement conclu par "récolter plus, en protégeant mieux la biodiversité".
Au cours de cette AG, Bernard Gamblin, Secrétaire général, présenta le Rapport d’activité et Jean-Pol Gérard, trésorier, le rapport financier, tous approuvés à l’unanimité.


Enfin à l’issue de cette assemblée statutaire, Bertrand Servois président de l’UCFF, et Pierre-Olivier Drège, ont brillamment présenté la Coopération forestière en France (un compte-rendu détaillé sera présenté prochainement).