mardi 17 mai 2022

Jean #Jouzel parle #forêt et #changement climatique à l’#AFEF, le 3 mai 2022

De Gauche à Droite, Renaud Abord de Chatillon, Jean Jouzel, Jean-Marie Ballu et en seconde ligne, Antoine d'Amécourt, président de Fransylva.
Jean Jouzel, prix NOBEL de la paix en 2007 avec le GIEC, comme lanceur d’alerte sur l'urgence climatique, fut notre conférencier le 3 mai 2022, devant 40 responsables forestiers. Le GIEC a récemment souligné très clairement le rôle majeur et très positif des forêts et la nécessité de leur protection. En effet la forêt participe activement à la lutte contre le changement climatique, par l’absorption du CO2, par le stockage du carbone, dans les sols forestiers, les arbre et, à terme dans les produits fabriqués avec du bois, éco matériau indispensable. Malheureusement simultanément la forêt souffre du changement climatique et la rapidité de ce changement ne laisse pas à nos essences forestières le temps de migrer comme jadis elles l'ont fait entre les glaciations ; de ce fait les grandes interrogations des forestiers sont aujourd’hui en Europe : quelles essences planter pour remplacer celles qui meurent, hêtres, chênes pédonculés, sapins…? Cela imposera de vastes remplacements et donc des coupes importantes, ce qui impliquera parfois, une réduction du recours aux régénérations naturelles, tant appréciées précédemment. Nos forêts sont déjà depuis un siècle et demi en forte croissance en France, tant en surface, elle a doublé depuis 1830, qu'en volume capitalisé, stocké sur pied. Face au climat, le résultat y est donc déjà satisfaisant. Nous connaissons tous la différence entre défrichement avec perte de l’état boisé, et coupes soutenables. Pour être clair, le débat actuel sur les coupes rases semble mal posé, l'hostilité aux coupes rases repose plus suvent sur leur visibilité et leur aspect paysager, que sur le stockage du CO2. Il a même été démontré aujourd’hui que la futaie régulière, sur la totalité de son cycle maximise la fixation du carbone - avec ses coupes d’éclaircies puis de régénération, elle est plus productive que la futaie jardinée, intéressante et souvent idéalisée, mais qui stocke moins de carbone. Ces vastes questions interrogent le public, mais les réponses de certains écologistes, trop idéologues et sacralisant l’arbre, sont la guerre aux coupes rases, aux arbres morts de Noël… des falk news circulent… La société et la planète demandent ce bois éco matériau, et les forestiers ont besoin que de véritables écologistes scientifiques apportent une aide dans la compréhension des coupes aménagées, parfaitement soutenables. Les vrais défenseurs de l’environnement et de la nature peuvent-ils aider concrètement les forestiers et défendre la forêt avec eux, et pas contre eux, pour les reboisements et une bonne gestion ? Dans sa lutte pour le climat, le GIEC peut-il contribuer à une bonne compréhension par eux de nos forêts, de leur gestion et des coupes réglementées ? L’exposé de Jean Jouzel et le débat qui a suivi ont permis de mettre l’accent sur la réalité du changement climatique et ses conséquences sur la forêt et sur certaines incompréhensions de la société. Le dépérissement ou la mort de peuplements sur de grandes surfaces vont nous imposer des changements d’essences. Les gestionnaires forestiers font et feront pour le mieux pour renouveler, de façon raisonnable et parfaitement soutenable (via plan de gestion, PEFC...), les peuplements dépérissants et les remplacer par de jeunes plantations captant beaucoup plus de CO2, que les forêts mâtures. Merci à Jean Jouzel d’avoir échangé avec les forestiers, de nous avoir aussi entendus et d’aider à expliquer à la société civile cette problématique forestière -l’acceptabilité sociale des coupes- et les réponses soutenables des forestiers. Jmb
Les photos sont en courtoisie Philippe Lacroix. Un compte-rendu du PowerPoint de Jean Jouzel et des débats sera prochainement publié sur ce site (en colonne de droite, comptes rendus…).