samedi 8 juin 2019

Notre-Dame de Paris : L'AFEF et la filière forêt-bois unanimes sur la restauration de la charpente en chêne

Le 16 mai 2019, en préambule de la conférence mensuelle de l’AFEF, le président Ballu a tenu à revenir sur le drame de Notre-Dame de Paris et la restauration en chêne de sa charpente.



Très vite, en 2 jours, le Conseil d’Administration de l’AFEF a tenu à contrer immédiatement les différents messages et contre-vérités diffusées sur les médias radios et télés comme « il est aujourd’hui impossible de retrouver des chênes aussi gros que ceux d’il y a 9 siècles provenant d’une forêt primaire disparue aujourd’hui… le bois brûle donc il faut utiliser d’autres matériaux…il faut utiliser des matériaux modernes… », alors que cette charpente réalisée en chêne de diamètres moyens ou faibles, a duré plus de 8 siècles et aurait pu durer encore longtemps, et stockant le carbone, ce qui n’est pas le cas des matériaux modernes. 
Il fallait aussi rappeler que notre forêt est beaucoup plus riche qu’au moyen-âge, et qu’aujourd’hui elle recèle tous les chênes nécessaires ; elle est même largement sous-exploitée.

Si l’AFEF a été l’une des premières à réagir et promouvoir le bois (cf. articles blog des 17 et 30 avril), toute la filière forêt-bois a fait de même : Fransylva, l’UCFF, FBF, FNCOFOR et les propriétaires privés s’organisant pour offrir les chênes nécessaires. Philippe Gourmain a été désigné par FBF comme coordinateur. L’Académie d’agriculture a aussi émis un avis concordant.

Pascal Jacob de son côté a personnellement adressé une lettre ouverte au Pt de la République relayant « l’excellent message de l’AFEF »lettre également reçue par le général Georgelin.

Jean-Marie Ballu, en relayant le message de l’AFEF, a aussi adressé notamment aux parlementaires des groupes forêt-bois de l’Assemblée National et du Sénat, une analyse comparant les chênes de l’Hermione et ceux de Notre-Dame de Paris pour démontrer que la forêt française pouvait parfaitement répondre à cette reconstruction ou restauration et relativisant un peu la question du séchage et des bois secs.

Andrée Corvol est également intervenue à Reporterre le 19 avril comme certainement d’autres de nos collègues.

Bref, notre filière forêt-bois est unanime sur la restauration de cette charpente en chêne, tout en restant ouvert à des variantes bois avec les experts-conservateurs.

Le dossier avance très vite, une loi est en cours permettant d’alléger les procédures, ce qui n’est pas le choix des 1116 conservateurs ayant signé une pétition dans le Figaro. Notre président a adressé au nom de l’AFEF le 6 mai un message à la rapporteure du projet de loi, Mme la Députée Anne Brugnera, qui a répondu le jour même.
L’AFEF reste en lien constant avec des conservateurs et des responsables forêt-bois dont en l’occurrence Michel Druilhe et Philippe Gourmain. 
Il y a beaucoup de monde autour du chevet de Notre-Dame, tant mieux, mais il faut une véritable coordination. Affaire à suivre…  

Une discussion s’en est suivie lors de cette réunion, et Renaud Abord de Chatillon a rappelé les rôles des architectes officiels pour le suivi en amont et en restauration. 
Puis Pascal JACOB a évoqué le contenu de sa lettre ouverte adressée au Président de la République le 19 avril 2019 (voir ici).  Elle a enregistré plus de 100000 lecteurs et l’a incité à prendre une initiative plus collective : la création de plusieurs « Collèges de Professionnels réunis pour la restauration de la charpente en bois de la cathédrale Notre-Dame de Paris ». L’objectif est de mettre à disposition des autorités et des décideurs publics, un document de référence exposant les différentes options de restauration de la charpente bois de Notre-Dame de Paris. Ces Collèges se transformeront, dans un délai rapide, en structure associative. Le cadre de cette association sera bientôt visible sur son site Internet qui sera lancé simultanément à l'officialisation de cette structure le le 20 juin prochain.