jeudi 27 juin 2019

Notre-Dame de Paris et la Santé des forêts

Notre-Dame de Paris en préambule de la conférence du  20 juin 2019, l'AFEF a encore consacré quelques instants au drame de Notre-Dame de Paris et à la restauration en chêne de sa charpente, avant de traiter de la santé des forêts, sujet très important et d’actualité.




Avec l’appui de son CA, l’AFEF a émis un avis 2 jours après le drame, pour contrer très vite différentes contre-vérités diffusées comme « il est aujourd’hui impossible de retrouver des chênes aussi gros que ceux d’il y a 9 siècles provenant d’une forêt primaire disparue aujourd’hui… ».
Cette charpente, taillée dans de petits chênes encore verts, a duré plus de 8 siècles. La forêt française, malheureusement très sous-exploité par rapport à sa production biologique, est très riche en chêne. Le petit volume nécessaire n’est qu’une goutte d’eau, 1/2000emedu volume grume chêne annuel récolté. Toute la filière forêt-bois a réagi pour offrir les chênes nécessaires et leur sciage.
Une réunion de fond a eu lieu lundi 17 juin avec France-Bois-Forêt, Michel Druilhe et Philippe Gourmain, et d’autre-part Jean-Marie Ballu et Pascal Jacob.

En réalité rien ne pourra vraiment être décidé avant un an et demi, délai pour l’obtention des résultats sur l’analyse technique de l’état des murs de la cathédrale après l’incendie. Car c’est lui qui décidera ; mais nous souhaitons absolument une restauration à l’identique.
Mais quel éventail entre certains qui aimeraient un chantier comme Guédelon, remarquableprojet "d'archéologie expérimentale",ou en conception et travail du bois réaliste et numérisé, permettant de respecter des délais assez courts ? 
Faisons une comparaison avec la reconstruction de l’Hermionequi a demandé le même volume de chêne : dans le livre sur sa reconstruction on trouve: où commence et où finit l'exactitude historique ? Utiliser des moyens modernes n'affecte pas le caractère historique du résultat, ilsoulage les ouvriers, accélère leur tâche et limite la pénibilité et les risques. Enfin utiliser des outils à moteur d'aujourd'hui n'interdit nullement l'usage simultané des herminettes, bisaiguë... pour l'animation devant le public.
Ce fut la solution de reconstruction « historique », retenue pour l'Hermione. 
Bref, le grand public semble demander actuellementla "reconstruction à l'identique" et notre filière forêt-bois est unanime sur la restauration de cette charpente en chêne, écomatériau stockant le carbone de l’atmosphère. Quel beau symbole !

Pascal Jacob de son côté s’est investi jusqu’au lancement d’une association pour la reconstruction de cette charpente en bois. Cette association devrait s’appeler « Restaurons Notre-Dame » et devrait être officialisée sous peu. 
Bref, il y a beaucoup de monde autour du chevet de Notre-Dame, tant mieux, mais il y aura encore beaucoup de discussions ! Affaire à suivre…  

Santé des forêts

La brillante conférence du jour sur la Santé des forêts était prononcée par Frédéric Delport, Chef du département de la santé des forêts au Ministère de l'agriculture. Il est chargé du pilotage et de l’animation du dispositif de surveillance de la santé des forêts avec 220 correspondants-observateurs. Ce service assume la surveillance phytosanitaire, le suivi à long terme de l'état des forêts dans le contexte des changements globaux, l’évaluation des risques et l’information et l’assistance aux gestionnaires forestiers publics et privés.

Actuellement de nombreuses attaques d’insectes touchent gravement notamment nos épicéas. Mais ce n’est pas la seule espèce peut être fragilisée par le changement climatique. Un compte-rendu détaillé sera publié sous peu.


Notre prochaine conférence le 19 septembre à 8h00 : l’ADEME et la filière bois(construction, énergie…) par Rémi Chabrillat


samedi 8 juin 2019

Notre-Dame de Paris : L'AFEF et la filière forêt-bois unanimes sur la restauration de la charpente en chêne

Le 16 mai 2019, en préambule de la conférence mensuelle de l’AFEF, le président Ballu a tenu à revenir sur le drame de Notre-Dame de Paris et la restauration en chêne de sa charpente.



Très vite, en 2 jours, le Conseil d’Administration de l’AFEF a tenu à contrer immédiatement les différents messages et contre-vérités diffusées sur les médias radios et télés comme « il est aujourd’hui impossible de retrouver des chênes aussi gros que ceux d’il y a 9 siècles provenant d’une forêt primaire disparue aujourd’hui… le bois brûle donc il faut utiliser d’autres matériaux…il faut utiliser des matériaux modernes… », alors que cette charpente réalisée en chêne de diamètres moyens ou faibles, a duré plus de 8 siècles et aurait pu durer encore longtemps, et stockant le carbone, ce qui n’est pas le cas des matériaux modernes. 
Il fallait aussi rappeler que notre forêt est beaucoup plus riche qu’au moyen-âge, et qu’aujourd’hui elle recèle tous les chênes nécessaires ; elle est même largement sous-exploitée.

Si l’AFEF a été l’une des premières à réagir et promouvoir le bois (cf. articles blog des 17 et 30 avril), toute la filière forêt-bois a fait de même : Fransylva, l’UCFF, FBF, FNCOFOR et les propriétaires privés s’organisant pour offrir les chênes nécessaires. Philippe Gourmain a été désigné par FBF comme coordinateur. L’Académie d’agriculture a aussi émis un avis concordant.

Pascal Jacob de son côté a personnellement adressé une lettre ouverte au Pt de la République relayant « l’excellent message de l’AFEF »lettre également reçue par le général Georgelin.

Jean-Marie Ballu, en relayant le message de l’AFEF, a aussi adressé notamment aux parlementaires des groupes forêt-bois de l’Assemblée National et du Sénat, une analyse comparant les chênes de l’Hermione et ceux de Notre-Dame de Paris pour démontrer que la forêt française pouvait parfaitement répondre à cette reconstruction ou restauration et relativisant un peu la question du séchage et des bois secs.

Andrée Corvol est également intervenue à Reporterre le 19 avril comme certainement d’autres de nos collègues.

Bref, notre filière forêt-bois est unanime sur la restauration de cette charpente en chêne, tout en restant ouvert à des variantes bois avec les experts-conservateurs.

Le dossier avance très vite, une loi est en cours permettant d’alléger les procédures, ce qui n’est pas le choix des 1116 conservateurs ayant signé une pétition dans le Figaro. Notre président a adressé au nom de l’AFEF le 6 mai un message à la rapporteure du projet de loi, Mme la Députée Anne Brugnera, qui a répondu le jour même.
L’AFEF reste en lien constant avec des conservateurs et des responsables forêt-bois dont en l’occurrence Michel Druilhe et Philippe Gourmain. 
Il y a beaucoup de monde autour du chevet de Notre-Dame, tant mieux, mais il faut une véritable coordination. Affaire à suivre…  

Une discussion s’en est suivie lors de cette réunion, et Renaud Abord de Chatillon a rappelé les rôles des architectes officiels pour le suivi en amont et en restauration. 
Puis Pascal JACOB a évoqué le contenu de sa lettre ouverte adressée au Président de la République le 19 avril 2019 (voir ici).  Elle a enregistré plus de 100000 lecteurs et l’a incité à prendre une initiative plus collective : la création de plusieurs « Collèges de Professionnels réunis pour la restauration de la charpente en bois de la cathédrale Notre-Dame de Paris ». L’objectif est de mettre à disposition des autorités et des décideurs publics, un document de référence exposant les différentes options de restauration de la charpente bois de Notre-Dame de Paris. Ces Collèges se transformeront, dans un délai rapide, en structure associative. Le cadre de cette association sera bientôt visible sur son site Internet qui sera lancé simultanément à l'officialisation de cette structure le le 20 juin prochain.